Un poème de Colette Gibelin
Un goût de menthe
mêlé de cendre
Un goût de sable
et de songe
A force de marcher
dans la nuit aux mille chambres
secrètes
ou dans l'éclat fragile des genêts,
nous inventons peut-être le lumineux chemin
de vivre et de mourir (p5)
Tant d'énergie,
de songes bleus bâtis en cathédrales
Tant d'envolées
(que l'espoir est tenace !)
de ferveur et d'insoumission,
pour simplement se maintenir, extrême,
dans la fragilité de vivre ( p.9)
Colette Gibelin, Ce n'est que vivre, La Bartavelle editeur, 2001
Ondes 15 , 45/60cm, poudre de pigment pur sur résine , 2017
Un texte sur l'eau extrait de mon recueil Métamorphose
Ondes I, 80/80cm, technique mixte (poudres de pigments purs, sable, résine) , 2016
Eau Mère
Je plonge en toi pour retrouver
l'ivresse des caresses douces
de la mer
Coups de langue sur la peau salée
Mon corps tout entier
coule
tout au fond
jusqu'au sable d'or illuminé de coraux
En apesanteur
comme un dauphin
entre ciel et terre
entre deux eaux
mon corps nage et flotte
léger
fluide le liquide me porte
J'ouvre des yeux émerveillés
sur un monde merveilleux
qui me transporte
sans bruit
dans une autre dimension
où le silence est d'or
où tout est découverte
Sensation ineffable
le cotrps léger comme une plume
exulte
Joie juvénile
subtile
d'être poisson
Magda Igyarto, Métamorphose. L'eau , l'alpha et l'omega, éd. Baudelaire, 2011
Un poème d' Antoine Simon
Ondes XII, sur toile de lin, 80/80cm, acrylique, pigments purs, résine, 2016
Pas de scrupule dans les mots
ils sont des combattants solides
arc-boutés sur de longs couteaux
pour dépecer nos chairs avides
enveloppée dans son manteau
la nuit se ferme sur ses rides
le jour qui se croyait limpide
porte la brume sur son dos
tu crois que les mots se comportent
en serviles gens de maison
qui balaieraient devant ta porte
tu ne connais pas leurs raisons
c'est toi l'esclave qu'ils emportent
comme la pince le tison
Antoine Simon, la Diagonale du flou, p. 24, éd. Usine Utopik, 2014
Un poème d' Eva-Maria Berg
Série Dérives, 100/100 cm, 2015 ( poudres de pigments purs, sable, sciure, résine)
Dans l'indifférence
là où le regard
par la fenêtre
se resserre encore
là où l'appel
à travers la vitre
se brise en éclat
là où l'espace
se dégrade
sans l'indifférence
des objets
s'effondrent
sur les hommes
des murs
ensevelissent
les portes
Eva-Maria Berg, L' Absence quotidienne, éd. Fürsatz, 2002
Un poème de Marcel Migozzi
Dérives VII , 70/70 cm, technique mixte, 2016
5 janvier
Sans trop se formaliser des tranchants
De ma taille, le ciel
Visite l'amandier. C'est un autre arbre
Arrondi pour le rouge-gorge
Et son bain frais d'oeillades.
Dans la corbeillée d'air nouveau
S'il chante il m'appartient un peu .
Marcel Migozzi, Des Heures jardinières, éd. Autres Temps, 1994
Meilleurs voeux pour 2017
Un jour de l'an en terrasse , plein soleil, dans une douceur printanière avec la joie au coeur d'être en famille .
Le silence d'aimer
Dire ce tendre d'amour
et la germination
de la fleur d'amante
et l'éclat surgi
à l'émoi de l'amande
La femme et l'homme
s'amarrent aux poussières d'étoiles
en gestes-soleil
Jean-Daniel Robert, "Nommer", poème extrait de Poésie des Régions d' Europe, La Suisse romande, revue Sources, cahier n° 18, p88
Les maisons de feuillages, poème de Jean Malrieu
Dérives VII, 70/70 cm, technique mixte, 2016
Invitation cordiale à tous et à toutes à venir au vernissage de mon exposition
Restaurant éco-responsable ECCE TERRA au Cannet des Maures ( lieu-dit Le Recoux) le 6 janvier 2017 à partir de 18h30.
Nous avons marché ensemble si longtemps
Que les avoines ne nous ont point quittés.
Le ruisseau nous accompagne depuis ce jour
Où l'accord se fit entre nos âmes
Nous sommes un. C'est une fête
Au coeur des arbres et la lumière
Flue, miel, baume d'abeilles.
Qui donc est moi ? Où commences-tu ?
Je suis perdu. Je suis aimé.
Les arbres amis nous assiègent.
Nous sommes royaux. Nous passons.
La terre et le ciel se mêlent
Dans la patrie du silence.
Jean Malrieu, Les Maisons de feuillages, 1976.
UNE EXCELLENTE ANNEE 2017
Un poème de Christophe Forgeot
Série "Traces" : Traces I, 70/70cm, technique mixte ( poudres de pigments purs, résine) sur toile de lin, janvier 2016
" Tu vins ici et tu dis
C'est l'emplacement à vivre
C'est ici que les toits font des poiriers qui jubilent
Les douves des coursives qui se dilatent
Ici je pose mes jumelles
Le muguet est si blanc et si bas
Que les délicatesses s'y ébaudent à loisir
Les seuls soucis sont dans l'herbe
Courbent même un peu l'échine
Montrent qu'ils chargent tout à dos
Je peux compter sur eux
Les parages y consentent (...)
Il n'est d'autre chose que tes lèvres aient révélé
Posées la première fois sur les miennes "
Christophe Forgeot, Douves et Coursives, éd. Unimuse, 1995
Joyeux Noël
Que toute la chaleur et la beauté que dégagent ces photos du soleil couchant ce 25 décembre nous réchauffent le coeur.
" Je t'offre un cheval bleu : sa crinière est de neige et ses sabots d'écume. Il peut voler très haut si les montagnes l'intimident et, dans l'eau noire de ses yeux, le monde tient à l'aise.
Je t'offre un cheval bleu en sa robe d'air pur.
Et toutes les prairies du ciel pour la glissante, la silencieuse, la lente, la moelleuse chevauchée de l'amour..."
Louis Daubier, extrait de Qui tait la vaste parole? , éd. Maison internationale de la poésie (Bruxelles)